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Journal d'une folle au pays de la lipo
8 février 2015

Le super lendemain de ma super virée à Paris

Déjà, désolée pour le dernier article, j'ai tendance à m'emporter avec les italiques quand je suis énervée. Je crois que c'est à cause de JK Rowling. En tout cas, je me porte responsable des éventuels torticolis collatéraux.

Ensuite, j'ai décidé de changer l'ordre des articles ; je les remets du plus récent au plus ancien. Je sais que ce sera plus pénible à lire pour ceux qui voudraient avoir ma petite histoire dans l'ordre, mais je trouve légèrement perturbant de recevoir tous les deux jours des messages du genre "Slt super ton blog pui-je avoir stp les coordoné de tn chir c urgent merci". Je crois que les gens ne voient pas toujours qu'il y a d'autres pages, et ne s'imaginent pas à quel point on peut en chier. Et je ne voudrais surtout pas contribuer à alimenter cette image toute rose et pailletée de la chirurgie esthétique (je-rentre-à-la-clinique-et-hop-je-ressors-canon-et-ma-vie-est-enfin-géniale-youpie). Parce qu'à moins d'être en pleine forme et en paix avec soi-même, on peut s'en tirer encore plus malheureux qu'avant. La preuve. (En fait j'adore le rose et les paillettes, mais bref.)

Voilà ; et maintenant je vais encore raconter ma vie ! Prêts...?

TANT PIS C'EST PARTI QUAND MÊME.

 

Hier matin, j'ai ouvert les yeux vers huit heures, le front tout plissé, et je suis restée au lit le plus longtemps possible pour éviter d'avoir à affronter le monde extérieur. Comme tous les matins, je sentais mes cuisses peser mollement sur le matelas et je regrettais de m'être réveillée. Les paroles de ce cher docteur au sujet de mon hygiène de vie résonnaient encore dans ma petite tête, et je redoutais donc de quitter ma couette pour attaquer ma gym, ma corde à sauter, mes étirements et mon petit déjeuner de top model ; j'avais trop peur de tomber d'accord avec lui sur le fait que ça ne servait à rien, et de perdre ensuite tout contrôle sur ma vie, de retourner dans la boulimie et dans la sédentarité, de devenir encore plus grosse, de faire un AVC à cause de mon cholestérol, et de finir aphasique et hémiplégique au lieu de mourir tout bêtement parce que sinon ce ne serait pas drôle.

J'ai fini par me traîner hors de ma chambre vers 11h. Tout le monde était déjà en train de petit-déjeuner, ça sentait bon et ça m'a énervée. J'ai fait mes séries d'abdos sans grande conviction, avec la tête du chirurgien qui clignotait dans mon champ de vision à chaque relevé de buste. La mort dans l'âme, je suis allée me changer pour sortir sautiller dans le jardin. Il faisait très froid dehors et ma première pensée a été pour mes cuisses, qui m'ont toujours l'air un tout petit peu plus fermes quand elles sont glacées - avant de me rappeler que ça ne rimait à rien, puisque que j'étais toujours aussi grasse qu'un palet breton.

Au bout d'une centaine de sauts, je me suis pris les pieds dans la corde et j'ai laissé échapper un sanglot. Je me suis ressaisie et j'ai continué, mais je commençais à avoir la gorge serrée, ce qui rendait l'exercice assez difficile. Je me suis repris les pieds dans la corde. J'ai crié. J'ai recommencé ma série en pleurant sans retenue, cette fois. Comme je ne voyais plus rien, je me suis encore pris les pieds dedans, et cette fois j'ai jeté la corde contre la fenêtre sans réfléchir au coût d'une vitre neuve (heureusement, je n'avais plus vraiment de force) ; je me suis écroulée par terre comme un gros tas et j'ai pleuré comme un bébé.

J'ai vaguement entendu ma mère qui tapait à la fenêtre. Comme je ne voulais pas répondre, elle est venue me chercher et elle m'a traînée à l'intérieur pour me faire un gros câlin de maman ourse. J'avais la gorge tellement coincée que je m'étouffais entre deux couinements suraigus au lieu de pleurer comme toute personne normalement constituée. Je déconseille à quiconque de faire du sport intensif en pleurant. Elle m'a bercée en faisant "shhhh shhhh" comme une maman, j'ai eu l'impression d'être toute petite et j'ai fini par me calmer. Elle m'a dit de penser à ce que ferait Mulan*, et de monter prendre une douche bien chaude pendant qu'elle s'occupait de mon petit déjeuner.

Source: Externe

 Oui, à chaque fois que je suis stressée par un examen, un entretien ou un rendez-vous, elle conclut son discours d'encouragement par : "Allez, maintenant redresse les épaules, sors la poitrine, écarte les pieds, lève la tête et en avant, 1, 2, 3, 4!". Et ensuite elle m'envoie un "bon courage petit soldat" par sms, une fois que je suis en route.

C'est ça, l'amour mère-fille. Hahaha.

Alors j'ai répondu que Mulan aurait fini sa corde à sauter et je suis retournée dehors, malgré de vives protestations maternelles. J'ai recommencé toute ma série de sauts. J'en ai fait presque une demi-heure, et comme je commençais vraiment à avoir froid, j'ai juste étiré le devant de mes cuisses (là où c'est le plus gros x_x) avant de me précipiter sous la douche ; tant pis pour les courbatures et les muscles Rocky-esques.

Pour continuer sur cette lancée héroïque, j'ai mis un short. Et mes nouvelles Vans de sauterelle.

Sans titre 3

Et puis je suis allée prendre mon petit déj' devant Peppa Pig (un peu de douceur dans ce monde de brutes).

L'après-midi, je suis même allée faire les soldes avec mamou. Je n'ai rien acheté, mais j'ai affronté avec le sourire l'épreuve de montrer mes jambes à tout le monde. J'ai même réussi à rire au nez des bourges qui regardaient d'un drôle d'air mes cheveux vert pomme.

J'ai aussi décidé que j'avais bien fait de ne pas renvoyer mes Vans léopard.

 

Et puis voilà.

Nous sommes le lendemain et je suis toujours en mode warrior. Bon, si on oublie le fait que je suis encore en pyjama, mais pour ma défense, je suis en train de taper un article super important. Oui, je parle de ce truc.

Oh et sinon, j'attends toujours le mail du docteur avec les photos, il m'énerve. Et puis je crois que je me suis enrhumée à pleurer par terre en plein hiver.

 

Voilà, cette fois j'ai tout dit et je vais me doucher. Bon dimanche même si le dimanche c'est déprimant :)

 

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Commentaires
C
Je suis moi même une "ancienne" anorexique boulimique, si on peut dire ainsi car finalement on n'en guérit jamais réellement...<br /> <br /> Et je ne comprends pas comment un médecin a pu accepter de vous opérer... Cette pathologie laisse des traces en nous, à savoir le perfectionnisme, la recherche d'un idéal... Et finalement cette insatisfaction constante résulte de ces troubles.<br /> <br /> J'ai aussi pensé un temps à recourir à une lipo, mais après en avoir discuté avec mon médecin, j'ai compris que cela ne ferait que faire revenir et aggraver mon obsession corporelle...
S
Coucou<br /> <br /> <br /> <br /> J'adore tes cheveux !! C'est topissime !! :)<br /> <br /> <br /> <br /> Les photos du Dr que tu attends, c'est les photos avant/après? <br /> <br /> On aura le droit de les voir aussi, si on est très sages ??<br /> <br /> :D
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