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Journal d'une folle au pays de la lipo
25 avril 2014

J'ai beau être matinale...

Source: Externe

Je n’ai pas dormi. J’ai peur de ne plus jamais y arriver.

En me levant pour aller faire pipi (avec l’aide de maman évidemment), je manque de refaire un malaise ; mais en fait, en faisant de très longues pauses et en marmonnant « je veux pas faire de malaise je veux pas faire de malaise », ça finit par passer. Je suis fière de moi. Mais je sens que ma mère est à deux doigts de pleurer, elle ne m'a jamais vue comme ça (décidément, je me félicite de lui avoir interdit de venir avec moi à la clinique). Je lui fais un câlin et je me promets de faire bonne figure dans les jours qui viennent pour ne pas l’inquiéter.

L’infirmière à domicile vient me faire ma piqûre d’anticoagulants ; encore une qui ne veut pas croire que j’avais de la graisse à enlever, mais à part ça elle est très gentille et compréhensive.

La journée se passe sans que je fasse grand-chose, à part les cent pas du rez-de-chaussée auquel je suis limitée pour l’instant. Je suis pressée de retrouver ma chambre. Ma démarche ressemble à celle du petit garçon du Jardin Secret qui fait ses premiers pas hors de son fauteuil roulant. J’arrive à me traîner jusqu’au garage, seul endroit où il y a un miroir, et je comprends ce que les gens voulaient dire par « petite mine » (bon, pâle je le suis toujours plus ou moins, mais là j’ai carrément des cercles violets qui font le tour de mes yeux). J’évite de rire, d’éternuer ou de tousser parce que c’est affreux. Je n’ai pas le courage de remettre mon jogging alors je me promène en culotte par-dessus la gaine, avec une couverture sur les épaules ; mon frère dit que je ressemble à un super héros (j’avais dit de ne pas me faire rire !).

Le paracétamol ne suffit plus donc je passe au dafalgan codéiné ; ça me bousille le ventre, mais ça au moins, c’est une douleur que je connais.

Dès que je fais le moindre effort (me lever, m’asseoir, faire pipi, me redresser de trois millimètres sur le canapé, envoyer un sms), je me mets à trembler et à claquer des dents dans la minute qui suit. Et les frissons, ça fait mal quand on nous a labouré le corps avec des canules.

 

Ah oui, la douleur - c’est un peu difficile de la décrire mais je vais essayer. Donc : je devais encore être sous l’effet de l’anesthésie hier, parce que là j’ai mal à en pleurer mais je me retiens (tout juste), et je laisse échapper des petits couinements pitoyables quand je dois bouger. On m’avait annoncé de grosses courbatures comme après une séance de gym intensive, moi je parlerais plutôt d’aiguilles qui se plantent de partout en mode fourmillements, de la sensation que la gaine tire sur la peau pour la décoller, d’une impression d’être sur le point d’exploser tellement c’est serré, et de moments où les jambes sont glacées puis bouillantes. Tout ça en même temps. Plus des courbatures.

Pourtant je ne pense pas être une chochotte ; je n’ai jamais été vraiment blessée dans ma vie, mais j’arrive à faire des trucs du genre m’épiler le maillot à l’épilateur (pas le rasoir hein, je parle du truc de barbare qui arrache les poils avec le bulbe) sans flancher, ou faire ma gym par-dessus des courbatures de jogging, donc je pensais être dans le clan des warriors quand même.

Le moindre mouvement est calculé et me demande une préparation psychologique, et je vérifie mille fois que j’ai bien installé tout ce dont j’ai besoin autour de moi avant de m’asseoir quelque part.

J’aimerais pouvoir dormir suspendue dans les airs pour ne rien toucher.

D’un seul coup je déteste toutes ces filles sur internet qui se promenaient dès le lendemain dans leur nouveau jean. 

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Commentaires
S
Je suis un peu dans le même cas que toi, aujourd'hui: j+2 et j'ai horriblement mal! Quand on voit les filles sur les forum qui disent faire leur courses le lendemain ca pose question...
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