...j'ai mal.

J'ai dormi un peu !

Ça fait du bien. Par contre le réveil est difficile puisque ma douleur se réveille en même temps ; mais il faut que je me prépare pour l’infirmière. Après ma toilette de chat (pas de douche pour l’instant, c’est mort), je trouve la force de mettre des boucles d’oreilles rigolotes, un bracelet et de la crème hydratante ; le genre de truc qui n’avait aucun sens depuis mercredi, mais qui fait du bien finalement.

L’œdème s’est installé dans l’aine et le pubis, non seulement c'est répugnant mais en plus ça devient difficile de faire pipi. J’ai peur. Je pleure à moitié dans les toilettes mais finalement ça passe.

Je somnole sur le canapé mais je n’arrive pas à vraiment m’endormir parce que je m’étouffe. Méchante intubation. Le chat saute sur mes jambes à un moment (ma mère et mon petit frère essaient de l’en empêcher depuis mon retour mais il fallait bien que ça arrive un jour) ; je ne ferai pas de commentaire sur cet accident, c’est encore trop douloureux, hem.

J’ai tellement mal au ventre que tant pis, je repasse au paracétamol.

Dans la journée, je sors faire un tour dans le jardin ; je n’arrive toujours pas à enfiler quoi que ce soit par-dessus ma gaine, pas par souci de taille mais plutôt parce que je suis intouchable, donc maman me prête un long manteau. Ça fait du bien de prendre un peu l’air après tout ce temps. Par contre j’ai froid aux jambes, je suppose que c’est parce qu’elles n’ont plus leur couche de graisse d’ours habituelle.

Nouvelle sensation très bizarre aujourd’hui : la lymphe qui essaye de se faufiler dans les tissus. Il faut le vivre pour visualiser, c’est vraiment spécial. Et mon toucher ne marche que dans un sens pour les zones opérées : je sens quand quelque chose me touche, mais je ne sens pas quand c’est moi qui touche (je ne sais pas si c’est clair). Du coup j’ai du mal à comprendre ce qui se passe quand je colle mes deux cuisses.

Ah oui et c’est officiel, je suis constipée. Oui, je suis sûre que ça te fait très plaisir de le savoir, ô toi qui lis ces lignes. D’un autre côté je ne mange pas grand-chose depuis mercredi ; je me force à avaler un yaourt ou un fruit quand je sens que je suis trop faible, parfois une miette d’œuf Milka de Pâques quand vraiment je vais tomber, et puis c’est tout (la gaine me compresse tellement que c’est difficile de faire autrement). Mais bon, ça en fait des yaourts et des fruits depuis le temps, quand même, il va bien falloir qu’ils ressortent un jour. Ça me stresse.

En plus il y a un livre que j’avais quand j’étais petite, qui parlait d’un monstre à petite bouche qui allait voir un grand chirurgien pour qu’il lui fasse une bouche énorme (jusqu’ici je pense que l’analogie est claire), du coup il mangeait tous les habitants de la forêt mais il finissait par mourir, parce que malgré sa nouvelle grande bouche, il avait gardé un tout petit trou des fesses (je me souviens du dessin). Pauvre monstre. J’ai tellement peur que je demande à maman d’aller me chercher des laxatifs à la pharmacie : elle me ramène l’espèce de confiture rouge comme dans Tais-Toi (« mange pas ça tu vas chier partout ! »), sauf qu’en fait ça n’a pas du tout la texture d’une confiture, j’ai plutôt l’impression d’avaler du baume à lèvres. Finalement ça va peut-être me faire tout vomir, c’est pas plus mal  >.<