Ça va mieux (ou pas)

Réveil difficile (c’est vraiment pourri de sentir la douleur revenir alors qu’on était bien au chaud sous sa couette). Le tremblement est de retour.

Un truc chouette par contre : comme la nouvelle infirmière est en retard, je n’ose pas prendre de petit déjeuner (c’est bête mais je ne me sens tranquille que lorsque je suis sûre que mon sang est bien fluide), et donc pas de paracétamol puisque mon estomac est vide… Elle a fini par arriver, mais du coup j’ai essayé de me passer d'antidouleurs et pour l’instant ça va.

J’arrive même à faire la litière de mon chat – elle ne connaît pas son bonheur la merdeuse. Elle insiste pour se frotter à mes mollets ; allez on tente. Eh ben ça ne fait pas si mal que ça ! Je la repousse tout de même au bout d’un moment parce que bon.

Au fait, le doc a répondu hier soir pendant Spiderman ; j’avais peur de paniquer toute seule dans mon coin, n’étant pas sur Paris, mais le fait de le savoir à portée de mail (ou même de portable d’ailleurs, mais je vais éviter d’abuser) me rassure beaucoup. Bref, j’ai le droit de garder les pansements jusqu’à 7 jours si je ne me sens pas d’enlever la gaine tout de suite. Je redoute ce moment.

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VICTOIRE POUR LE PEUPLE.

Aux toilettes.

You know what I mean.

(Le jour où j’accoucherai, si ça m’arrive un jour, je vois difficilement comment je pourrais être plus heureuse.)

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Un peu plus tard, je me traîne à l’étage et je demande à mon frérot d’attraper une jupe qui dépasse de ma penderie (la ceinture est large et élastique, et elle est un peu grande pour moi, alors je croise les doigts pour que ça passe). C’est toujours très dur d’enfiler des choses par le bas du corps, heureusement j’ai des petites jambes et je suis assez souple, alors j’arrive à faire tout ça sans plier les genoux.

Ça y est, je suis en jupette ! Je mets aussi une bague en forme de nœud-nœud pour faire bonne mesure. Cet après-midi je me laverai les cheveux si je ne suis pas trop épuisée par cette expédition, et j’aurai à peu près repris figure humaine ! Je suis joyeuse.

..Bon, ça n'aura pas duré longtemps, c'est le soir et je commence sérieusement à fatiguer niveau moral (pourtant, je souffre un peu moins tout en ayant arrêté les antidouleurs). Je me sens un peu seule dans mon malheur, je pense que c’est pour ça que j’en écris autant ici. Je pensais qu’une fois l’œdème descendu, on pourrait entamer la phase de dégonflage, mais non, il continue de grossir ce malin ! Et je m’avale des tisanes drainantes et des extranases à longueur de journée. On voit tous les pansements à travers la gaine tellement elle est distendue. Mes cuisses et mes genoux se frottent quand je marche et ma silhouette n’a jamais été aussi peu gracieuse. Il y a des trucs qui commencent vraiment à me manquer, comme croiser les jambes, m’asseoir en tailleur, dormir en chien de fusil, faire de la guitare, poser mon ordi sur mes genoux… Je tremble pas mal là, j'ai du mal à mettre un mot devant l'autre et je n’ai pas réussi à me laver les cheveux. Je crois que je suis un peu crevée, c’est tout ; ça ira mieux demain :)