Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'une folle au pays de la lipo
7 mai 2014

Deux semaines après la grande charcuterie

pied

BON. Il me semble que ça va un tout petit  peu mieux. Notez que je pèse mes mots à grand renfort d’italique.

Alors ;

Jeudi dernier, j’ai pris ma première douche par-dessus la gaine (je sais, huit jours de toilette de chat, dégueu – mais pour ma défense, j’avais tellement froid sans ma graisse que j’aurais difficilement pu transpirer). J’y suis allée touuuuuuuut doucement, des pieds jusqu’au cou, pas trop chaud parce que la température habituelle me paraissait bouillante. Ça a pas mal picoté au niveau des plaies, mais j’ai fini par m’y habituer et je me suis prélassée comme ça pendant quelques minutes ; en fait, je repoussais le moment d’enlever cette fameuse gaine.

Mamou m’attendait avec les pansements, parce qu’avec ma souplesse quasi-nulle, ce n’était même pas la peine que j’essaye.

Source: ExterneJe lui ai demandé d’apporter une chaise dans la salle de bain, juste au cas où. Il faut croire que j’ai été bien inspirée, mais revenons à la gaine pour le moment : alors mouillée, elle est beaucoup plus extensible, donc ce n’était pas trop difficile à retirer. En décrochant les agrafes de la partie corset, j’ai eu une sensation assez gerbante ; c’était comme si ma peau n’était plus attachée à mon corps et qu’elle dégoulinait littéralement. C’était juste une sensation heureusement, mais ça m’a un peu soulevé l’estomac. J’ai enfilé mon peignoir, maman (qui devrait se reconvertir en infirmière, comme on va le voir plus bas) m’a aidée à faire glisser les collants, et j’ai eu l’impression d’être un homard sans coquille d’un seul coup.

 

Et puis j’ai vu les étoiles. Les mêmes que lors de ma première expédition aux toilettes après l’opération, mais en plus soudain et en plus violent. Les acouphènes sont arrivés, la respiration de locomotive avec, une petite nausée en bonus, et je me suis retrouvée affalée sur la chaise. Maligne comme je suis, j’ai dû penser que j’allais mourir, parce que j’ai cru bon d’ajouter à tout ça… une crise de panique. Hahahaha. Donc non seulement j’étais dans les vapes, mais en plus je n’arrivais plus à respirer, ma gorge ne voulait presque plus rien laisser passer.

C’était ho-rri-ble.

Et c’est là que ma mère a été géniale ; elle a réussi à me donner des baffes, à me parler avec la même voix de maman que j’ai si souvent entendue sur mes vidéos de bébé, à me faire avaler de l’eau, du miel, à laver ma gaine dans le lavabo, à changer mes pansements, tout ça en même temps. Avec l’aide de mon petit frère qui lui apportait les munitions par la porte entrebâillée. Je les aime.

Du coup je n’ai pas pu me voir! Ma mère si en revanche, même un peu trop à son goût puisqu’elle n’était pas au courant de mes cicatrices sur le reste du corps (elle ne savait que pour mes avant-bras d’emo rebelle), donc je crois que j’ai reçu un peu plus de baffes que nécessaire. La pauvre, je m’en veux. Mais donc, d’après elle, je n’avais pas encore de bleus ; j’ai bêtement cru que l’arnica avait super bien marché, mais à l’heure où j’écris ces lignes, je peux voir à travers la gaine que je ressemble à un marbré Papy Brossard.

Bref, mission accomplie (sans aucune action de ma part ^^), j’étais de nouveau parée pour une semaine maximum et j’ai passé le reste de la journée à me remettre. Ça m’a vraiment retourné le cerveau ce malaise, parce que lorsque maman est partie chez ma grand-mère un peu plus tard, je lui ai dit de faire une caresse à son chien dont je suis très fan – et qui est mort depuis quatre mois.

 

Inutile de dire que je ne me suis pas précipitée pour changer à nouveau les pansements ; en fait je vais le faire demain, pour la deuxième fois seulement (comme ça ne coulait/saignait/suintait déjà plus à mon retour de la clinique, je ne pense pas que ce soit choquant). J’ai peur. Souhaite-moi bonne chance, toi le quelqu’un qui lis ce blog obscur.

 

Bon, avançons un peu dans le temps.

Source: Externe

Les jours qui ont suivi, j’étais toujours aussi faible, j’avais toujours la tremblote dès que je faisais le moindre effort, mais j’ai repris un peu d’appétit, et ça c’était cool. 

Source: Externe

 

(D’ailleurs, j’ai dû prendre sur moi pour me contrôler, parce que déprimée comme j’étais, j’aurais vite eu tendance à me jeter sur la nourriture ; une fois de plus, merci le cholestérol, parce qu’une crise de fromage blanc 0% à l’avoine, finalement il y a pire…)

 

Je suis aussi allée au bout de mes piqûres d’anticoagulants, et ça ce fut vraiment un soulagement, parce qu’elle commençait à me faire mal, cette barbare d’infirmière - parce qu’il n’y avait que mes bras d’accessibles dans l’histoire, et qu’apparemment il n’y avait pas de gras dans mes bras (bonne excuse, moi je dis que c’était une barbare ; j’ai encore des bleus énormes).

Et ma gorge s'est presque remise de l'intubation, j'ai juste parfois encore un peu mal quand j'avale ma salive avant de m'endormir (et accessoirement, je n'ai pas encore retrouvé toutes mes notes aiguës; je m'en suis rendu compte en essayant de chanter la chanson des souris de Cendrillon...).

Ah oui, j'ai enfin pu me maquiller, aussi! Ma plaie à la paupière a bien mis dix jours à cicatriser, mais ça y est c'est officiel, je n'ai plus l'air d'un zombie. C'est fou ce que ça peut faire comme différence, un peu de khôl et de mascara :D

 

Par contre, ma douleur restant la même, et ma démarche ne s’améliorant pas, il m’est apparu évident à la fin de la semaine que je ne pourrais pas reprendre le boulot lundi comme je l’avais prévu (je travaille toute seule au bureau, je dois souvent monter et descendre les marches, et il n’y a personne pour m’aider si besoin, et ça c’est un des inconvénients du libéral). Un peu honteuse, j’ai donc envoyé un sms collectif pour prévenir de mon absence (ça, c’est le bon côté du libéral). Maman m’a déposée au bureau pour que j’aille chercher des papiers, histoire d’avancer un peu mes comptes rendus pour compenser, et quand j’ai vu trente-six chandelles arrivée en haut des escaliers, je me suis dit que j’avais bien fait de prendre une semaine de plus. Et j’ai réussi à taper un compte-rendu ! Moi qui déteste ça, j’étais presque contente dis-donc.

Oh au fait, grosse frayeur vendredi soir O.o Mamou m’aidait à me coucher comme d’habitude (je squatte toujours le canapé, il me tarde de retrouver mon petit lit), quand elle a fait un bond de trois mètres en enlevant mes socquettes ; non, je ne puais point des pieds, c’est juste que les talons et les chevilles étaient violets, presque noirs. Crevée comme j’étais, je ne me serais pas inquiétée plus que ça si elle n’était pas partie sur internet (où évidemment mes symptômes correspondaient à toutes les maladies les plus sinistres). Comme elle avait fini par me faire paniquer moi aussi, vers 1h du matin j’ai envoyé un énième mail au docteur, qui m’a répondu à 5h. Apparemment c’était normal, il m’avait prévenue jeudi dernier – ah oui, la partie de conversation perdue. Haha. Bref, petite nuit de 5h à 9h, mais rassurée.

 

Le lundi, j’ai réussi à enfiler le jean le plus baggy de tous mes baggy, en le remplissant complètement avec mes cuisses, genoux et mollets boursouflés, sachant qu’il me va normalement comme ça :

baggy

 

Mes futures jambes ont franchement intérêt à être au moins les plus belles du monde, parce que je passe les pires moments de ma vie, surtout quand je vois des photos de mes cuisses d'avant que j’ai tellement détestées, et qui me manquent finalement. C’est très très dur de prendre deux tailles de pantalon en quelques jours, je ne le souhaite à personne ; j’avais déjà du mal à me supporter avant, alors là... Mes sautes d’humeur ont fait dire à maman que je faisais un baby-blues de graisse (c’est vrai que j’ai perdu l’équivalent d’un gros bébé, hem, et puis j'ai quand même réussi à pleurer devant 'Les reines du shopping'). En fait, je ne pense même pas aux résultats, tout ce que je veux pour l’instant, c’est faire dégager cette saleté d’œdème et retrouver mes jambes et ma mobilité d’avant. L’ironie du sort >.<

 

Mais bref, si j’ai difficilement enfilé ce baggy, c’était pour me rendre à ma première séance de drainage lymphatique ! Non, je ne fais pas que me plaindre, je raconte aussi des trucs.

 

C’est ma mère qui m’a déposée sur sa pause-déjeuner, ce qui voulait dire que j’allais devoir rentrer en bus : première sortie seule.

La kiné a été très gentille, et surtout compatissante, ce qui fait du bien ; je n’ose pas trop me faire plaindre à la maison, du coup j’en ai profité. J’avais honte d’être encore dans un tel état dix jours après l’opération, alors que certaines filles sur des forums en sont déjà à reprendre le sport et à faire les boutiques avec leur nouveau corps de rêve, et le fait qu’elle me dise ‘oh ma pauvre, mais c’est encore tout frais ça !’ m’a réconfortée. Bon, pour le massage, elle n’a pas pu me manipuler autant qu’elle l’aurait voulu parce que je souffrais le martyre, donc elle a effectué des pressions tout en douceur, du bas vers le haut, et même comme ça j’ai réussi à attraper la tremblote quand la demi-heure était finie. J’ai dû lui demander un verre d’eau pour me calmer, et je suis repartie en mode grand-mère prendre mon bus. Juste après la séance, j’ai eu l’impression d’être un peu plus souple, mais c’est tout.

Les secousses du bus, c’était assez affreux. Heureusement, le trajet ne dure que cinq minutes. Sauf qu’après j’ai mis dix minutes, montre en main, à regagner la maison depuis l’arrêt de bus. Dix minutes pour faire deux-cent mètres, ça fait du 1,2 km/h ça non ? Wouhou, je ne m’étais pas rendu compte que j’étais aussi lente. Et pourtant j’étais au max. Pour me donner une contenance, je faisais semblant d’écrire un sms, mais je n’étais pas bien fière. J’aurais bien aimé avoir des cheveux normaux pour une fois.

 

Mardi et aujourd’hui j’ai réussi à me changer un peu les idées en essayant de trouver un chouette cadeau pour l’anniversaire de maman sur internet (c’est plus facile quand on peut faire les boutiques, mais bon). Un casse-tête bienvenu…

 

J’ai l’impression que la séance de drainage, même léger, a permis d’amorcer la phase de dégonflage ; maintenant je dois me lever trois fois par nuit pour faire pipi, et en dormant les jambes surélevées, j’arrive presque à retrouver une silhouette acceptable le matin – ensuite ça regonfle tout au long de la journée. Ce matin par exemple, je pouvais remuer les orteils en toute liberté, là ce n’est plus possible.

Hier, j’ai enfin réussi à m’asseoir par terre. Ça peut paraître débile mais j’aime traîner par terre avec mon ordi. Ou ma guitare, mais ça ce n’est pas encore possible parce qu’elle me scie la cuisse. J’ai juste dû demander à mon frère de me relever, hé. J'ai aussi réussi à m'épiler plus ou moins le maillot en contournant la gaine et les pansements ^^ Cool hein.

Les jambes attendront, en revanche.

Source: Externe

Pour la douleur c’est toujours pareil, mais bon, je suppose qu’on s’habitue à tout. C’est bête à dire, mais au fond de moi je crois que je me suis résignée à souffrir comme ça pour toujours, juste au cas où. Il y a des moments de la journée où j’arrive presque à l’oublier, sauf pour les crampes aux mollets, mais elle revient toujours à la charge. Le pire reste quand même le réveil : là, toutes les sensations endormies reviennent d’un coup comme des milliers d’aiguilles, j’ai le vertige, et je marche comme un culbuto pour éviter d’avoir à bouger quoi que ce soit dans mes membres inférieurs.

Il y a du nouveau aussi : par endroits, mon ventre est devenu rigide, gondolé et douloureux -comprendre ‘plus douloureux’-, mais je me souvenais que c’était prévu. J’ai quand même envoyé un mail au docteur (encore un) pour la partie peau gondolée, parce que ça, ça ne me disait rien ; apparemment ça devrait partir avec le drainage lymphatique. Je dirai à la kiné d’insister sur le ventre la prochaine fois alors, parce que lundi elle n’a même pas osé y toucher.

J’ai juste un peu peur que ce ne soit l’aspect ‘tôle ondulée’ dont parlent les victimes de liposuccions ratées, donc pour me rassurer, je retourne régulièrement lire des avis sur le docteur que j’ai choisi ; alors je me rappelle que c’est un bon et j’essaie de passer à autre chose.

Couraaaaaaaaaaage.

Publicité
Publicité
Commentaires
Journal d'une folle au pays de la lipo
Publicité
Archives
Publicité